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Affiche du document Émotion et rationalités en sciences sociales

Émotion et rationalités en sciences sociales

Pierre LIVET

1h07min03

  • Psychologie
Les sciences sociales, et surtout celles qui tentent une reconstruction rationnelle des interactions des acteurs (l'économie, un certain type de sociologie) ont longtemps considéré le rôle des émotions comme « résiduel » (Pareto), les émotions étant supposées irrationnelles. Durkheim pourtant voyait dans les émotions religieuses la manifestation des normes collectives. Plus récemment, on note la convergence entre l'intérêt des neurophysiologues et des psychologues (y compris cognitifs) pour les émotions (Damasio, Frijda), et celui de chercheurs en sciences sociales, comme Elster ou Frank, qui recourent aux émotions pour expliquer comment des normes sociales peuvent nous porter à aller contre nos intérêts.
Mais recourir aux émotions pour expliquer ce que notre conception étroite de la rationalité n'arrive pas à comprendre risque de faire des émotions des mécanismes sans raison, ou qui biaisent nos raisons. Il faut donc montrer en quoi les émotions font partie de la cognition, et comment elles s'articulent avec notre rationalité. Il faut pour cela analyser la dynamique à long terme des émotions. Elles semblent être des signaux d'alarme, nous avertissant que nos attentes et désirs sont mal ajustés à la réalité qui nous entoure, et que nous ferions bien de les réviser. Elles nous permettent aussi de nous révéler à nous-mêmes celles de nos préférences qui sont en nous des valeurs bien enracinées, celles que nous refusons de réviser. Mais ces tensions créent de l'angoisse, émotion qui peut provoquer un blocage de nos révisions, par un processus localement rationnel, mais irrationnel à plus long terme. Les émotions nous obligent donc à concevoir une rationalité élargie et qui se définit différemment à plusieurs échelles.
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Affiche du document Philosophie de l'esprit et sciences cognitives

Philosophie de l'esprit et sciences cognitives

Pierre JACOB

1h25min45

  • Généralités
"Le mot ""cognition"" vient du mot latin *cognoscere* qui veut dire ""savoir"" ou ""connaître"". Sous le nom de ""sciences cognitives"", et autour d'un projet commun, se sont fédérées des disciplines aussi différentes que les neurosciences, la neuropsychologie, la primatologie, la psychologie comparée, la psychophysique, la psychologie cognitive, la psychologie du développement, la linguistique, la logique, l'intelligence artificielle, la philosophie, la psychologie sociale et l'anthropologie.
Les sciences cognitives ont pour objet d'étudier les mécanismes neurophysiologiques et les processus mentaux grâce auxquels un être humain construit ses connaissances : la perception, la mémoire, l'attention, l'imagerie, le raisonnement, la communication. Elles poursuivent donc par des moyens expérimentaux le projet de ce que les philosophes appelaient naguère - d'un mot formé à partir du mot grec *épistémè* qui signifie conjointement ""savoir"" et ""science"" - l'*épistémologie*.
Les sciences cognitives n'étudient pas seulement les mécanismes de formation de connaissances détachées ; elles étudient aussi l'engagement dans l'action, c'est-à-dire : la planification et l'exécution de l'action. Le progrès des sciences cognitives suggère donc que la cognition humaine résulte de mécanismes cérébraux qui donnent naissance à l'expérience consciente subjective, à des représentations véridiques de l'environnement et à des représentations motrices au service de l'action. "
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Affiche du document La crise de la vie conjugale

La crise de la vie conjugale

François DE SINGLY

1h15min24

  • Psychologie
  • Sociologie et anthropologie
"Les transformations de la famille ont été nombreuses depuis le milieu des années 1960 : notamment le développement du concubinage, de l'activité salariée des femmes, mères de famille, des séparations et du divorce, de nouvelles formes de vie privée (familles monoparentales et recomposées). Tous ces changements ne sont pas équivalents ; un seul suscite l'interrogation, le divorce. Il n'est pas remis en question puisqu'au contraire l'opinion publique approuve fortement sa simplification avec la création d'un divorce sans juges, correspondant encore plus à un mariage contractuel. Cependant il inquiète en raison des effets, éventuels, qu'il peut avoir sur les enfants, et aussi parce qu'il participe de la ""société de risque"" décrite par Ulrich Beck.
Un mariage amoureux, une union libre amoureuse ne constituent en rien des garanties, bien au contraire : l'amour libre peut reprendre son envol, après s'être déposé sur deux partenaires élus, et donc les laisser démunis. L'amour demande la liberté pour s'épanouir. Il contient en soi les germes de la désunion, aucune institution ne peut l'enfermer . L'amour est donc risque. Chacun sait qu'un couple qui se forme aujourd'hui n'est pas certain de durer le temps de la vie. La vie conjugale est incertaine : personne ne conteste un tel énoncé.
Nous centrerons cette conférence sur des modèles de sortie de la crise de la vie conjugale, sur leurs présupposés, et nous analyserons les limites de ces modèles en cherchant à comprendre les raisons qui font que les hommes et les femmes se séparent et engagent de nouvelles relations."
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Affiche du document Violence et conflit

Violence et conflit

Yves MICHAUD

1h19min01

  • Éthique (philosophie morale)
  • Philosophie occidentale moderne
Conférence du 3 juin 2000 par Yves Michaud.
1) Il nous faudrait toujours garder à l'esprit la différence entre les vraies images de la violence (et la violence réelle), généralement pas montrées parce qu'insoutenables et les images ritualisées, stylisées, banalisées, que donnent le cinéma et la télévision, même quand on les juge " violentes ". Ceci doit nous rendre prudents dans notre évaluation du rôle des images de la violence : elles sont si stylisées qu'elles n'ont pas grand effet et, en même temps, elles tendent à cacher la véritable sauvagerie de la violence sous leur apprêt de cellophane.
2) Le fait que nous soyons tous d'accord sur ce qui constitue un cas ou une situation de violence caractérisée ne doit pas nous faire ignorer que les appréhensions de ce qui est violent varient beaucoup selon les sociétés, les groupes, les individus. La manière de jouer au rugby en France est considérée comme violente par les joueurs néo-zélandais ou britanniques. La violence dans la rue à Paris au XVIIIe siècle n'avait pas de commune mesure avec ce que nous connaissons. Certains considèrent le harcèlement moral comme de la violence, etc.
3) La violence avec sa brutalité évidente fait l'objet de reprises intellectuelles : ainsi naissent des problématiques de la violence qui amalgament faits et évaluations. Naît alors une représentation complexe teintée d'autres préoccupations. On construit ainsi des " problèmes de la violence " qui occultent en partie l'ultraviolence humaine et intègrent d'autres hantises. Dans les années soixante-dix, la violence, c'était en Europe la violence des dictatures et celle des mouvements insurrectionnels. Dans les années quatre-vingt, ce fut plutôt la criminalité. Dans les années quatre-vingt-dix, c'est la violence des banlieues qui est passée au centre de nos préoccupations (en Europe, c'était la violence envers les étrangers). Maintenant, c'est la violence dans les écoles qui est au premier plan.
Jusqu'à ce que l'on passe à autre chose. Nous nous servons de la notion de violence pour dire quelque chose sur nos sociétés et les problèmes qui nous y préoccupent. Il faudrait pouvoir toujours garder ces idées à l'esprit.
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