Catalogue - page 2

Affiche du document Islam d’Extrême Orient - Andrée Feillard

Islam d’Extrême Orient - Andrée Feillard

Andrée FEILLARD

01min11

  • Généralités
Les communautés musulmanes d’Extrême-Orient, qui totalisent plus de 232 millions d’individus au sein de onze pays, ont parfois reçu une moindre attention, leur pratique de l’islam étant considérée comme syncrétique, voire « abâtardie ». Ce préjugé est sans doute dû à leur éloignement géographique des lieux saints de l’islam, mais aussi à l’hétérogénéité de leurs coutumes : l’Indonésie à elle seule compte entre 650 et 700 langues locales, un pays où pourtant 189 millions de personnes professent l’islam, soit 81% des musulmans d’Extrême-Orient, le premier pays musulman du monde par sa population. Ce désintérêt est dû en partie à la barrière de la langue, le malais continuant de dominer dans les milieux religieux comme l’ourdou dans le sous-continent indien. Si le monde malais n’a pas donné à l’islam de grands maîtres à penser comme Al Afghani, Ali Shariati, ou encore Maududi, ses intellectuels n’ont cessé d’absorber les courants de pensée mondiaux et de générer un foisonnement d’idées, qui ont par la suite imprégné des générations de jeunes musulmans.

Le processus de démocratisation depuis la chute du président Soeharto en 1998 a placé l’Indonésie dans une situation inédite où l’islamisme a été intégré dans le nouveau système politique. Cette expérience mérite une attention particulière, autant que les attentats de Bali en octobre 2002, qui ont révélé l’existence de réseaux djihadistes internationaux. L’islam mondialisé pose indéniablement sa marque à des degrés divers sur l’Extrême-Orient : l’usage d’internet et la multiplication de traductions de l’arabe vers l’indonésien ont amplifié les influences étrangères. Les équilibres interconfessionnels qui caractérisaient jadis cette partie du monde sont remis en cause, posant un défi aux compromis institutionnels établis dans les années 1940-1950, en Indonésie comme en Malaisie.

Au sud des Philippines, en Birmanie, en Thaïlande et en Chine, on constate une longue adaptation de l’islam en situation minoritaire, où les mouvements d’insurrection ou de dissidence s’inscrivent souvent dans des revendications liées à des contextes locaux.
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Affiche du document Islams Africains - Eloi Ficquet

Islams Africains - Eloi Ficquet

Eloi FICQUET

1h26min00

  • Généralités
Quand l’islam, dès les premiers temps de son expansion, franchit la mer Rouge, pour conquérir d’autres terres et porter ses préceptes hors d’Arabie, ce n’est pas l’Afrique en tant que vaste entité continentale, s’affirmant comme vierge de toute influence, qu’il rencontre. Depuis les rivages de l’océan Indien jusqu’à ceux de l’Atlantique, en passant par la vallée du Nil, ce sont des entités politiques régionales puissantes, communiquant depuis plusieurs siècles avec le monde gréco-romain, et où le christianisme a des implantations fortes. Riches de leurs ressources hydrauliques et agricoles, ces sociétés sont séparées par des bandes de désert contrôlées par des groupes nomades vivant du commerce interstitiel.

Porté par le véhicule linguistique et culturel arabe, l’islam va instaurer de nouvelles communications et tendre à unifier ces territoires disjoints. C’est à travers l’islam que les contours de l’Afrique commencent à se dessiner et à être insérés dans les cadres de connaissance et de partage du monde. Tout en s’adaptant aux particularismes locaux, qui lui confèrent une grande variété de formes, cette religion conserve un socle de valeurs et de pratiques communes. Chacun de ses adeptes dispose d’un équipement moral lui permettant de (et l’incitant à) sortir des limites de sa localité pour circuler dans un espace ouvert dont il devient bâtisseur. Jusqu’à nos jours, cet espace musulman transfrontalier et transcontinental n’a cessé de s’élargir vers l’intérieur du continent : 45% des Africains seraient aujourd’hui de confession musulmane, représentant un quart des musulmans dans le monde. Bien établis sur toutes les franges du Sahara et sur les côtes orientales, leur influence diminue graduellement en Afrique forestière et en Afrique australe, n’excluant pas des implantations localisées, notamment urbaines, qui peuvent être très actives.

Sur la longue durée, les acteurs musulmans de l’histoire africaine ont particulièrement contribué à faire évoluer les logiques internes de leurs sociétés en fonction des contraintes et des opportunités externes, pour le meilleur et pour le pire. Leur prise d’intérêt a été non négligeable dans mise en place de l’exploitation des ressources africaines, ainsi que dans le fonctionnement de certains commerces d’esclaves. L’islam a aussi été un facteur de rassemblement structurant des résistances contre la colonisation européenne. Aujourd’hui les circuits économiques, les relais d’information et les modèles politiques liés aux cultures religieuses musulmanes agissent par des déterminations multiples dans les choix faits par de nombreuses sociétés africaines face aux enjeux contemporains.
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Affiche du document Regards européens sur l’Islam (19e – 20e siècle) - François Pouillon

Regards européens sur l’Islam (19e – 20e siècle) - François Pouillon

François POUILLON

56min00

  • Généralités
Il est possible de parler de regards européens sur l’islam comme du développement, en Occident, d’une curiosité, puis d’une connaissance articulée qui, progressant avec le temps, a conduit à une meilleure compréhension de civilisations lointaines - et, pensait-on un peu, à un rapprochement entre les peuples. La vigoureuse récusation lancée par Edward Saïd dans son Orentalism (1978), qui analyse cette connaissance comme un instrument de domination, dans le cadre d’un projet colonial, invite à une remise en question.

Nous souhaitons le faire, sans suivre la thèse d’Ed. Saïd cependant, mais en montrant que les termes mêmes de la réflexion - l’opposition entre un observateur et un « objet » observé - ne vont pas de soi. À partir d’une large enquête conduite dans le cadre de l’élaboration d’un Dictionnaire historique et critique des orientalistes de langue française (pour paraître chez Karthala), nous voulons rétablir un peu la réalité des processus de connaissance (et de domination), et montrer qu’il y a une inextricable imbrication entre observateurs et observés.

Les représentations ne se construisent pas de façon unilatérale, comme dans un rêve, mais dans une relation où des discours tenus, des images produites, des choses alternativement exhibées ou cachée, conduisent à l’affirmation d’une identité collective, à la construction d’un patrimoine, aux rapports réfléchis entre une tradition locale et une modernité mondialisée. Même s’ils se présentent sous la forme d’essences intemporelles, occultant les processus anthropologiques dont ils sont les produits transitoires (hier comme objet d’uns science irénique, aujourd’hui inscrits dans un « choc des civilisations »), les objets sociaux et leurs images sont des formations réactives et rétrospectives terriblement inscrits dans l’histoire, et la dénonciation de certains « regards européens » occupe désormais une part importante dans leur construction.
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Affiche du document La charia et les transformations du droit dans le monde musulman - Jean-Philippe Bras

La charia et les transformations du droit dans le monde musulman - Jean-Philippe Bras

Jean-Philippe BRAS

1h18min00

  • Généralités
Composante essentielle de l’Islam et de l’identité islamique, le droit musulman tire ses fondements du Coran et des hadiths rapportant les dits et actions du Prophète. Droit tributaire de la révélation, il s’appuie sur un corpus de textes de référence, et valorise la tradition (sunna du Prophète) dans les pratiques juridiques. Il en résulte une représentation statique, immuable et unifiée du droit musulman, autour de la notion de charia, un discours récurrent et « purificateur » du retour aux sources, que l’on retrouve dans une part de la rhétorique islamiste mais aussi dans une certaine vision occidentale de l’Islam. Cependant, de manière contrastée, le droit musulman a toujours été travaillé par des processus adaptatifs, dans l’espace et dans le temps. Ce sont ces processus que l’on analysera dans le cadre de cette conférence. Les écoles juridiques, dans lesquelles domine la figure du jurisconsulte, sont un premier exemple d’un pluralisme précoce, exprimant une certaine localisation du droit musulman, et une flexibilité remarquable, que l’on retrouve dans certains instruments juridiques spécifiques, comme les fondations pieuses. Il est également apte à exercer une fonction compensatoire, en produisant des règles là où les textes sacrés sont silencieux, notamment dans le champ du droit public. Cette capacité adaptative trouve encore à s’illustrer dans les débats sur les grandes réformes sociétales entreprises dans le monde musulman contemporain, même si le registre fixiste du droit est toujours très présent.
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