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Affiche du document La sauvegarde de la vie en mer : aujourd'hui et dans l'avenir -  Yves LAGANE

La sauvegarde de la vie en mer : aujourd'hui et dans l'avenir - Yves LAGANE

Yves LAGANE

1h26min08

  • Problèmes et services sociaux
La planète bleue est un univers merveilleux et passionnant lorsqu'on le pratique avec humilité et que l'on fait l'effort de l'apprendre. Ce milieu reste néanmoins délicat, voire hostile et dangereux pour l'homme, nous en avons des exemples tous les jours. On pense bien sûr à quelques noms qui ont fait la une dans le passé ou plus récemment comme « TITANIC », « ESTONIA », « AMOCO CADIZ », « ERIKA » ou « PRESTIGE ». Les premiers rappellent des naufrages dramatiques qui ont entraîné un grand nombre de décès. Les derniers sont de gigantesques accidents de mer qui ont provoqué des pollutions majeures sur nos côtes sans disparitions de personnes.
Ces « évènements de mer » - c'est l'expression pudique utilisée par les gens de mer pour les décrire - font partie de l'univers des populations littorales. Depuis la nuit des temps, l'accident, le drame, la mort ou la disparition du marin font partie du quotidien des familles de marins. C'est presque la fatalité : « la mer nous l'a pris ». Au dix-neuvième siècle, les tempêtes d'hiver déciment la communauté maritime. On dénombre certaines années plusieurs milliers de disparitions sur nos côtes. Aujourd'hui, la pratique de la mer est statistiquement beaucoup moins meurtrière. Environ 300 personnes perdent la vie chaque année dans nos approches maritimes nationales. Les loisirs nautiques sont sources d'accidents graves, mais les professionnels de la mer les plus qualifiés, paient également un lourd tribut. Plusieurs équipages de chalutier disparaissent chaque hiver. La mort récente d'Edouard Michelin dans le Raz de Sein en compagnie d'un des pêcheurs les plus qualifiés de la région rappelle que, quelle que soit notre niveau de préparation, la mer peut parfois nous dépasser totalement : la houle, les vagues, le vent, les courants, les récifs, le bateau…. sont parfois les plus forts. Le phénomène dépasse également les Etats, car hier comme aujourd'hui, un dispositif de secours efficace sur l'ensemble de nos côtes et suffisamment réactif représente un investissement considérable. L'unité de temps est ici la demi-heure, parfois moins, à toutes heures du jour et de la nuit !
C'est dans ces perspectives la tradition de solidarité entre gens de mer prend tout son sens. A l'échelle d'un village, puis d'un canton, d'une région et finalement d'un pays, se développent au cours des siècles des organisations structurées et performantes, fonctionnant sur le principe de l'engagement bénévole au service de la sauvegarde de la vie humaine en mer. Au départ, ce sont souvent les pêcheurs qui s'organisent pour porter secours aux pêcheurs. En France, de nos jours, c'est une association régie par la loi de 1901, la SNSM, qui porte ces valeurs et ce projet. Ce principe de l'engagement bénévole dans les missions qui impliquent des prises de risques surprend le citoyen du 21° siècle. Il soulève même souvent la perplexité: « Dans la société d'aujourd'hui qui refuse le risque ou l'erreur et porte le moindre contentieux devant la justice, votre projet associatif n'a aucun avenir ! ». Il est vrai que, d'une certaine manière, il confronte l'homme à des situations extrêmes à deux titres : - Celui du marin qui doit affronter les éléments physiques qui peuvent le dépasser ; - Celui du bénévole qui , paradoxalement, accepte « pour rien » d'engager sa responsabilité et parfois sa vie au service de l'autre, dans un environnement qui, à bien des égards, ne lui fera pas de cadeau ; bien au contraire ! Nous faisons le pari que cette magnifique forme d'engagement perdurera dans l'avenir pour le bien de tous. C'est la réflexion que nous vous proposons ensemble.
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Affiche du document La propriété sociale

La propriété sociale

Robert Castel

1h15min25

  • Sociologie et anthropologie
  • Problèmes et services sociaux
"La question sociale moderne s'est posée à partir de l'existence d'une ""classe non-propriétaire"", comme on commence à l'appeler à la fin du XVIIIème siècle, constituée essentiellement d'une masse croissante de travailleurs qui n'ont que leur travail pour vivre. Ils paraissent condamnés à la misère et à l'insécurité sociale permanente. Menacés de tomber à chaque instant dans la déchéance, ils portent en même temps une menace de subversion complète de l'ordre social : classes travailleuses = classes dangereuses.
La propriété sociale est la réponse qui a été élaborée à partir de la fin du XIXème siècle pour faire face à ce défi. Elle constitue, comme le dit Alfred Fouillée, à procurer ""comme un minimum de propriété"" à tous ceux qui sont en dehors de la propriété privée. C'est une propriété pour la sécurité qui assure contre les principaux risques sociaux et donne à chacun un minimum de ressources pour conjurer les aléas de l'existence.
Il s'agit au premier chef du développement de la protection sociale et de la mise en place de services publics permettant la participation des non propriétaires à la richesse sociale. On suivra le déploiement des différentes réalisations de cette propriété sociale qui paraissait en voie de réaliser le programme d'une sécurité sociale généralisée dans le cadre d'une ""société assurentielle"". On dessinera aussi le mouvement inverse d'ébranlement de cette propriété sociale qui paraît s'accentuer depuis le début des années 1970 avec la crise de la société salariale : privatisations, contestation du service public, remise en cause du caractère universaliste des protections sociales.
La protection sociale a été l'instrument principal de la réhabilitation sociale des non propriétaires sous l'égide de l'État-Providence. Elle n'avait pas supprimé la propriété privée mais donné à ceux qui en étaient dépourvus des garanties homologues en terme de sécurité. À travers son effritement actuel, on peut se demander si on n'assiste pas, en même temps qu'à un recul de l'État dans son rôle protecteur, à un retour en force de l'hégémonie de la figure du propriétaire. Cette hégémonie de la propriété prend aujourd'hui des formes nouvelles : non plus celles du propriétaire terrien, ou du rentier, ni même celles du capitaine d'industrie, mais celles du capital financier."
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Affiche du document Le dopage : de l'empirisme à la recherche médicale avancée

Le dopage : de l'empirisme à la recherche médicale avancée

Gérard DINE

1h26min43

  • Problèmes et services sociaux
  • Sciences médicales. Médecine
Le Dopage : de l'empirisme à la recherche médicale avancée.
Le dopage dans le domaine sportif est aussi ancien que l'organisation du sport elle-même. Dans sa version moderne apparue à la fin du XIXème siècle, le sport n'a pu se séparer de ce compagnon embarrassant. En fait, la performance sportive notamment au plus haut niveau est basée dans 80 % des disciplines sur des qualités physiques, physiologiques, mentales et biologiques exprimées à travers le corps humain, dont les limites s'inscrivent dans celles de l'évolution de l'espèce sous couvert de 2 éléments : le déterminisme génétique et l'adaptation liée à la pratique d'un entraînement sportif devenu rationnel et scientifique.
Le parallélisme entre le dopage sportif et la progression de la performance est une réalité. Les substances naturelles de type alcool ont été largement utilisées lors de la 1ère guerre mondiale et à l'époque dans certaines disciplines sportives éprouvantes. L'emploi dans le sport de molécules stimulantes issues de la chimie comme les amphétamines a suivi leur utilisation chez les pilotes de chasse pendant la seconde guerre mondiale. L'irruption des progrès biochimiques avec la production des stéroïdes qu'ils soient anabolisants ou corticostéroïdes a accompagné la confrontation est ouest des années 50-80. Ces progrès étaient intégrés au concept du sportif d'état dont le point culminant a été observé dans l'ex Allemagne de l'est. La transition entre emploi ponctuel de produits chimiques de synthèse et prescriptions rationnelles d'hormones stéroïdes constituait en fait le passage d'une pratique empirique à une organisation médicalement pour ne pas dire scientifiquement contrôlée.
Dans ces conditions, la voie était tracée pour l'introduction de méthodes plus élaborées afin d'optimiser la performance. Le dopage sanguin par transfusion a existé avant l'érythropoïètine dans différentes disciplines comme le football, le ski nordique et l'athlétisme dès les années 1970. La progression parallèle des technologies biomédicales et des enjeux médiatiques, économiques, culturels et politiques du sport de haut niveau devenu spectacle planétaire est devenue convergente. Face à des contraintes de plus en plus lourdes en terme de charges d'entraînement et en terme de résultats à fournir, le sportif acteur et moteur du spectacle sous la pression consciente ou inconsciente des autres opérateurs du secteur sportif se voit proposer des moyens exogènes en vue d'optimiser son potentiel et de le pérenniser.
La mise en évidence d'organisations dopantes au sein de plusieurs disciplines sportives employant des produits de plus en plus sophistiqués n'est qu'une évolution logique. L'irruption des méthodes et produits issus de la biotechnologie entraîne toutefois des conséquences nouvelles : l'efficacité réelle, la difficulté de contrôle par une approche toxicologique régulièrement dépassée et le bouleversement éthique. Pour caricaturer l'EPO n'était pas la dernière marche d'une déviance dopante triomphante au sein du sport professionnel mais bien la première marche d'un monde nouveau où l'application des progrès biotechnologiques dans le sport apparaît comme une utilisation parmi d'autres au sein des différentes activités humaines. De telles méthodes ne relèvent pas d'un emploi ponctuel empirique mais d'une volonté structurée exigeant de nombreuses compétences et technologies.
L'aspect financier de l'accès à ces outils déviés de leur orientation première ne peut être ignoré. La frontière à définir entre l'utilisation légitime de certaines thérapeutiques issues des biotechnologies et leur emploi détourné pour une formulation dopante est également un autre problème qui ne peut pas trouver de solution dans une lutte uniquement basée sur le contrôle toxicologique dont les limites ont été identifiées. Face à la multitude des questions qui surgissent les parties prenantes du spectacle sportif mondialisé n'ont d'autres ressources que la mise en place d'une réflexion globale qui ne peut pas séparer l'exercice sportif du reste des activités humaines. En fait le sport de haut niveau face à l'emploi dévié de la recherche médicale avancée constitue un espace de cristallisation vis-à-vis d'autres dérives bio-éthiques dont les conséquences pourraient être beaucoup plus fâcheuses pour notre espèce.
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