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Affiche du document Comment définir le régime politique chinois aujourd'hui ?

Comment définir le régime politique chinois aujourd'hui ?

Michel BONNIN

1h24min13

  • Science politique
Depuis le lancement des réformes, il y a plus de 20 ans, la Chine a connu de profonds changements économiques et sociaux. Elle s'est modernisée, son économie a connu des taux de croissance très rapides et fonctionne partiellement sur un mode « capitaliste ». Pourtant, de façon surprenante, son régime politique est resté fondamentalement le même. Le Parti communiste dirige toujours la Chine, selon des méthodes héritées de Lénine, Staline et Mao Zedong, mais adaptées par Deng Xiaoping, à la fin des années 1970. Pour des raisons d'efficacité économique, le pouvoir a alors laissé plus d'initiative aux acteurs sociaux et, n'ayant plus la prétention utopique de former « l'homme nouveau », il s'est en partie retiré de la vie privée des citoyens. Il a également accordé un peu plus de liberté aux intellectuels, aux écrivains et aux artistes. Il a cependant conservé l'essentiel des institutions existantes de contrôle des idées, des personnes et des groupes : propagande, censure, certificat de résidence, dossier personnel, prise en charge complète de chacun par son unité de travail, etc. Si le pouvoir ne cherche plus à surveiller ce que chacun pense ou dit en privé, s'il laisse une assez grande marge de manoeuvre aux entrepreneurs privés, il continue à vouloir contrôler totalement l'espace public. Se concentrant sur l'essentiel, il continue à régner sur l'information, la communication et, surtout, l'organisation politique et sociale. Son refus d'accepter l'existence de toute organisation sociale autonome (association, syndicat, église, parti politique ou autre) le distingue nettement d'un banal autoritarisme. On pourrait définir ce type de pouvoir comme un totalitarisme « replié ». En effet, s'il laisse subsister des zones d'indifférence dans lesquelles sa présence ne se fait pas directement sentir, c'est qu'il s'est replié sur un noyau dur du totalitarisme (symbolisé par les Quatre principes fondamentaux de Deng Xiaoping). À partir de ce noyau, l'État-Parti peut à tout moment, si besoin est, se déplier et frapper toute personne ou toute force sociale considérée comme dangereuse. C'est ce qu'a montré, par exemple, la répression de la « secte » Falungong. La croissance économique de type capitaliste va-t-elle nécessairement entraîner la Chine vers la démocratie ? Certes, il existe une aspiration à plus de démocratie dans la population, mais, dans la mesure où le Parti communiste interdit l'existence de la moindre organisation autonome, il est difficile d'imaginer quelle force sociale pourrait être à même de contraindre le pouvoir à prendre cette direction. La question est donc plutôt de savoir si le Parti lui-même (ou une fraction importante en son sein) voudra faire évoluer le système politique pour le rendre mieux adapté à l'évolution économique et sociale ou, simplement, à ses propres intérêts. Des transformations sont évidemment possibles, mais, il n'est pas du tout certain qu'elles aillent dans le sens de la démocratie. La classe dirigeante s'est énormément enrichie et n'a certainement aucun désir de partager ses privilèges avec les laissés-pour-compte de la réforme, ni de se soumettre à la surveillance de contre-pouvoirs. Elle a su, par une habile utilisation de la carotte et du bâton, neutraliser la classe intellectuelle des villes. Un éventuel abandon du dogme communiste, ou une profonde modification, ne déboucherait donc pas nécessairement sur une démocratisation. La priorité donnée au nationalisme comme moyen de légitimation, les liens intimes entre le Parti et une couche de grands capitalistes issus du sérail, ainsi que la répression des intellectuels libéraux et des activistes syndicalistes sont des traits que l'on a connus dans d'autres systèmes totalitaires, de type fasciste. Une nouvelle métamorphose du totalitarisme n'est donc pas exclue.
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Affiche du document La démocratie électronique

La démocratie électronique

Thierry LETERRE-ROBERT

1h20min44

  • Sociologie et anthropologie
  • Science politique
C'est un thème singulier que celui de la " démocratie électronique ". L'expression n'est d'ailleurs familière qu'à un public spécialisé ; elle renvoie à l'idée que l'utilisation des ordinateurs, leur mise en réseau, bref, l'univers de ce que l'on appelle désormais les nouvelles technologies de l'information et de la communication, pourraient contribuer à rénover l'expérience démocratique. Un esprit non prévenu doit soulever une motion d'ordre préliminaire : en quoi les machines informatiques ont-elles affaire à la politique, et à cette forme précise de politique qu'est la démocratie ? Le rapprochement ne s'impose nullement, pas plus, du moins, qu'avec n'importe quelle autre technique. Or, il ne semble pas qu'on n'ait jamais envisagé que l'automobile, ou le réfrigérateur soient des vecteurs de démocratie, sinon de manière très indirecte. Il n'y a eu ni démocratie de la machine à vapeur, ni démocratie de l'électro-ménager. Pourquoi alors parler de " démocratie électronique " ? D'où la question : qu'y a-t-il de si spécial dans ces machines pour qu'on les considère comme des instruments de démocratie ? Répondre à cette interrogation exige de se rappeler que la démocratie qualifie moins une forme de régime, qu'une sociologie politique, comme Tocqueville, l'avait affirmé. C'est sur ce point, que j'insisterai en montrant comment s'est constituée, à partir de la mise en réseau des ordinateurs, une forme de sociabilité tenant à quelques aspects essentiels de la constitution démocratique du lien social. Insister sur ce point, c'est forcément laisser dans l'ombre de nombreux enjeux, et de nombreuses expériences qui ont précédé. C'est aussi laisser de côté tout un appareil descriptif des usages de l'informatique dans la sphère politique - la mobilisation du Web pour défendre une idée, ou faire campagne par exemple. J'exclurai également du centre de mon propos les questions qui touchent au gouvernement électronique pour me concentrer sur ce point précis : comment surgit, dans l'existence démocratique, l'ère de l'information ? ""
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Affiche du document L'État souverain face à la mondialisation

L'État souverain face à la mondialisation

Brigitte STERN

1h05min23

  • Science politique
  • Économie
""" No man is an island "", "" Aucun homme n'est une île "" disait le poète John Donne. L'homme ne vit pas isolé, il est inséré dans toute une série de collectivités, dans tout un ensemble de sociétés : la société familiale, la société tribale, les sociétés religieuses, les sociétés sportives, les sociétés savantes, voire des sociétés secrètes, mais aussi la société étatique. L'Etat se distingue fondamentalement des autres collectivités humaines, parce qu'il est une collectivité souveraine, du fait qu'il dispose du monopole de la force armée organisée sur son territoire. A ce monopole de la force armée organisée est lié le monopole d'édiction du droit : est règle juridique la règle que l'État considère comme une règle juridique, soit qu'il l'édicte lui-même à travers ses organes, soit qu'il reconnaisse des règles posées par d'autres, comme par exemple dans les contrats nationaux ou internationaux établis par les particuliers ou des sociétés multinationales, comme ayant valeur juridique. On conçoit facilement qu'un droit destiné à s'appliquer au sein d'un État qui dispose de la force - le droit national - n'aura vraisemblablement pas les mêmes caractéristiques qu'un droit destiné à s'appliquer entre États souverains, disposant chacun du monopole de la force armée organisée sur son territoire, mais non dans l'ensemble de la communauté des États : le droit international apparaît dès lors comme un droit s'appliquant dans une société où il n'y a pas de centralisation de la force armée organisée. Cette structuration différente des sociétés internes et de la société internationale explique que les contours de la souveraineté ne soient pas les mêmes dans l'ordre interne et dans l'ordre international. "
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