Catalogue - page 1

Affiche du document Le sens de la laïcité

Le sens de la laïcité

Françoise CHAMPION

1h16min13

  • Science politique
"La laïcité n'a cessé d'être en débat. Les conflits des interprétations ont porté et portent encore très principalement sur la question de la " séparation ". Séparation des religions et de l'État, séparation du public et du privé, séparations qui feraient de la France, parmi les pays européens, le seul pays à être laïque. Il est vrai que les termes laïcité et laïcisation sont intraduisibles en anglais, la langue internationale d'aujourd'hui.
Le " sens " de la laïcité sera abordé dans la double perspective du temps et de l'espace européen. L'histoire de la laïcité française fut sous-tendue par l'opposition entre deux conceptions, celle d'une laïcisation-combat opposée à une séparation-neutralité. S'imposera de fait un " pacte laïque ", signifiant au fond une orientation juridico-politique libérale. Si la " séparation " à la française est bien sûr une singularité française, toutes les sociétés ouest-européennes (ou presque) se sont émancipées de la tutelle de la religion.
Mais cette émancipation s'est effectuée selon des logiques différentes dans les divers pays, fonction notamment de leur tradition religieuse : selon une logique de " laïcisation " dans les pays de tradition catholique, selon une logique de " sécularisation " dans les pays de tradition protestante. Aujourd'hui ce processus d'émancipation est accompli ; est désormais à l'ordre du jour une autre histoire, celle du pluralisme identitaire-égalitaire. "
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Affiche du document Les associations et la démocratie : la singularité française

Les associations et la démocratie : la singularité française

Martine BARTHELEMY

1h08min29

  • Science politique
"La crise profonde qui affecte la démocratie représentative invite à l'hypothèse d'une discontinuité ou d'une rupture : le politique paraît en recul, et avec lui ses expressions ""conventionnelles"", syndicales et partisanes. Le mise en avant de la ""citoyenneté associative"", répond aujourd'hui à cet effacement. Un regard sur les différentes phases du développement associatif éclaire ce constat. Fruit d'un compromis entre l'idéal républicain et les courants anti-individualistes, le modèle associatif français consacré en 1901 présente une incontestable originalité. Les formes juridiques, symboliques et politiques du ""partenariat"" qui s'instaurent entre l'État et les associations, et la spécificité du modèle originel conduisent au fil du siècle à la production d'une ""idéologie associative"", qui vient légitimer, à partir de la fin des années soixante, le ""boum"" quantitatif des associations. En prenant appui sur la ""société civile"", les associations veulent apparaître, non sans ambiguïté, comme un espace autonome, qui se propose de fonder une alternative au modèle d'action collective dominant dans la tradition républicaine. Les capacités des associations à rénover la démocratie et à reconstruire le lien social, menacé, comportent cependant des limites. Elles tiennent à leur fonctionnement propre, à leur investissement dans la gestion de l'urgence et à l'hétérogénéité des structures et des objectifs (aux dépens du projet politique), autant qu'aux relations ambivalentes que les pouvoirs publics entretiennent avec elles. "
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Affiche du document Groupes mafieux et globalisation du crime

Groupes mafieux et globalisation du crime

Isabelle SOMMIER

1h16min42

  • Science politique
Organisation tournée vers la maximisation de ses avantages, tout groupe criminel profite des ressources offertes par les différents processus de globalisation : multiplication des échanges, accélération des flux de circulation des biens et des personnes, révolution en matière de transports et de communication, etc. Sa faculté d'adaptation lui donne une supériorité certaine face à une lutte anti-criminalité engoncée dans des frontières nationales et la lourdeur des procédures. Elle facilite ses activités, en particulier les trafics, et sa capacité à tisser des liens transnationaux. Le processus même de globalisation du crime s'est accéléré au cours des années 1970 avec les profits retirés du trafic de drogue et l'évolution des groupes strictement mafieux. Ces derniers ont en effet tendu à délaisser leurs fonctions de médiation sociale au profit des logiques de marché, c'est-à-dire d'accumulation du capital, dans un mouvement de gangsterisation qui se traduit par des guerres internes au milieu et l'affirmation sans retenue de leurs logiques prédatrices. Cette évolution marque également une interpénétration croissante entre l'économie légale et l'économie illégale, par le biais du blanchiment notamment, et une accentuation des phénomènes de corruption du personnel politico-administratif. Depuis la fin du monde bipolaire, une seconde étape de développement de la criminalité organisée s'est ouverte avec une gangrène plus nette des sphères économico-financière et politique. Bien des spécialistes ont fait de l'entreprise mafieuse l'archétype de l'entreprise capitaliste. La globalisation économique actuelle, sur fond de déréglementation et de fragilisation de l'instance étatique, offre très certainement des opportunités inédites de croissance aux activités criminelles, comme le cas russe permet de l'observer.
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Affiche du document Le service public et ses missions

Le service public et ses missions

Michel ROCARD

1h34min06

  • Science politique
Conférence donnée le 9 juin 2000 par Michel ROCARD.
Le concept de service public en France est étroitement lié à l'idée de l'intérêt général et repose sur trois définitions complémentaires : au plan juridique, le service public relève de trois principes : la continuité, l'égalité, l'adaptabilité ; la définition économique repose sur le fait que les services publics permettent de prendre en compte des phénomènes que le marché ignore : gestion du long terme, investissements lourds non immédiatement rentables, préservation d'un bien rare ou précieux et gestion de l'espace ; au-delà de ces définitions juridiques et économiques le concept de service public est de nature politique et relève d'un mode d'organisation sociale. En effet, il représente à chaque niveau géographique (local, régional, national, européen, voire demain, peut-être, mondial) : la garantie pour chacun d'accéder à des biens ou services essentiels pour la satisfaction de ses besoins, la garantie d'exercice des droits fondamentaux de la personne, conditions du lien social, l'intérêt général de la collectivité concernée, un moyen essentiel que se donne la puissance publique pour assurer la cohésion économique, sociale, territoriale, culturelle, pour réguler le marché, conduire des politiques de développement.
Le service public est en France l'objet d'une quasi sacralisation qui a nourri bien des confusions, en particulier entre missions de service public et organe chargé de leur mise en oeuvre, entre secteur public et monopole, tant chacun le renvoie à ses propres références et conceptions.
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Affiche du document État islamique et religions islamiques

État islamique et religions islamiques

Mohammed TOZY

1h16min16

  • Autres religions et religion comparée
  • Science politique
État islamique et Religions Islamiques par Mohamed Tozy
Le titre de cette communication est un parti pris délibéré qui fait violence à la catéchèse qui a permis ma socialisation dans la religion musulmane ainsi qu'aux principes reçus dans le cadre de ma formation académique. Il renvoie à une prise de position assumée en faveur de l'historicité et une mise en perspective d'un imaginaire unitariste qui a forgé notre représentation de l'Islam : pour les uns en tant qu'altérité radicale et pour les autres en tant que stigmate " indélébile " qui rend possible l'existence de soi dans le monde. Il s'agit d'inverser la proposition d'un Islam unique entretenant des relations plus ou moins suivies avec des variations sous des formes historiques différentes fruit des croisements de la géographie et de la culture, allant de la principauté aux États islamiques en passant par les empires.
Une analyse historique et philosophique de l'Islam aussi bien dans le passé qu'actuellement nous met en présence d'une religion plurielle aussi bien à travers ses producteurs d'orthodoxie (les oulémas) que dans ses modes d'appropriation par les croyants à travers le monde. De plus, la thèse d'un Islam unique signifierait l'acceptation d'une vision mythologique des acteurs en incorporant sans discussion aucune le discours idéologique sur le panislamisme. Un concept crée à la fin du XIXe siècle à la faveur du mouvement de reflux de l'Islam et dans une perspective de " réforme " initiée par l'empire ottoman et prise en charge par les élites arabes dans le cadre de ce qu'on a appelé la Salafiya. On verra plus loin les vicissitudes historiques de ce concept et l'incapacité de ces élites à défier les logiques des états nations qui vont utiliser l'Islam comme un référentiel second qui va venir très loin derrière le nationalisme et le socialisme.
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Affiche du document La construction historique de la nation

La construction historique de la nation

Gérard NOIRIEL

1h17min55

  • Science politique
  • Généralités
"A Berlin, les hommes politiques polémiquent pour savoir si le nouveau Reichstag doit être dédié au "peuple allemand" ou à la "population". En Côte d'Ivoire, la junte au pouvoir relance le débat sur "l'ivoirité". La Commission européenne reproche à la France d'entretenir un "protectionnisme légal", au nom duquel 7 millions d'emplois sont interdits aux étrangers non-communautaires. Ces quelques exemples, tirés de l'actualité la plus récente, suffisent à montrer combien la question nationale, sous des formes extrêmement diverses, reste aujourd'hui au coeur de nos préoccupations.
Cette conférence montrera l'importance de l'histoire pour mieux comprendre les enjeux du présent. Nous présenterons les nouvelles approches que la recherche historique sur la nation a développées depuis une vingtaine d'années, en abordant successivement trois grands points. En premier lieu, nous expliquerons pourquoi, jusqu'ici, la nation n'a jamais pu être un objet d'étude comme les autres. Dans la deuxième partie de cette conférence, nous montrerons pourquoi il était nécessaire de commencer notre exposé par une réflexion sur les rapports entre l'historien et la nation. Dans la troisième partie de cette conférence, nous examinerons plus en détail les rapports entre État et nation. En conclusion, on abordera la question des rapports entre la recherche historique sur la nation et la formation civique des citoyens.
Si, comme on le dit souvent, l'inconscient d'une société c'est son histoire, l'historien peut être utile à ses concitoyens en montrant que trop souvent encore, c'est notre inconscient national qui gouverne nos façons de penser, nous conduisant à surestimer les vertus de notre propre passé collectif et à sous-estimer les vertus des autres. La leçon vaut aussi pour les hommes politiques, y compris (et surtout ?) pour ceux qui défendent haut et fort la tradition républicaine".
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Affiche du document Familles et immigrations

Familles et immigrations

Nacira GUéNIF-SOUILAMAS

1h08min36

  • Sociologie et anthropologie
  • Science politique
Dans le même temps où le projet colonial français reposait sur le peuplement de l'empire par des Européens, la France hexagonale est devenue au cours du XXème siècle un pays d'immigration de peuplement. Le renversement et la persistance des flux migratoires n'a cessé d'affecter durablement et profondément le paysage français dans sa définition identitaire, culturelle et nationale. L'illustration de cette inflexion simultanée du récit migratoire et du récit nationale est à chercher dans le rapport croissant, dans les parcours comme dans leur analyse, entre famille et immigration.
Le siècle passé fut le théâtre du glissement de la présence massive d'une main d'oeuvre sans visage et sans postérité puisqu'elle était vouée à repartir, vers des individualités liées entre elles dont l'épaisseur devenait palpable à mesure qu'elle s'inscrivait dans des histoires familiales et la succession des générations. Si les premières familles immigrantes se sont, en apparence, coulées dans un moule normatif les vouant à rejoindre la société française en devenant invisibles, celles qui sont arrivées à partir des années soixante-dix comme celles qui arrivent aujourd'hui ne répondent pas toujours aux injonctions normatives à l'intégration qui leur sont adressées.
Loin d'y voir l'expression d'un refus ou d'une inadaptation, le tracé de la ligne de partage entre famille traditionnelle et famille moderne, il serait plus fécond pour une réflexion partagée d'y déceler les signes qui procèdent de la diversité des dynamiques migratoires comme de la diversité des formes familiales dans une modernité incertaine. Considérer la coïncidence historique du regroupement familial et des lois réformant la parenté et la famille, constitue la trame d'une réflexion sur les rapports entre processus migratoires et vies familiales. Comme tous les autres individus, les individus migrants sont engagés dans des liens familiaux et les modifient en raison même des transformations qu'impose la migration. C'est cette dialectique entre expériences familiales et expériences migratoires qui sera au coeur de notre propos.
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Affiche du document Le pouvoir

Le pouvoir

Claude Lefort

1h10min34

  • Science politique
"Dans cette Université de tous les savoirs, il semble que vienne naturellement prendre place une étude du pouvoir. Je suis conscient de ce qu'il y avait de téméraire à la prendre en charge. Il n'est pas, en effet, de discipline scientifique dont l'objet spécifique soit la nature, l'origine et l'exercice du pouvoir, bien que ce phénomène ait suscité depuis longtemps la réflexion de grands esprits. Je doute d'ailleurs qu'une telle discipline ait quelque chance de se former, pour des raisons qui apparaîtront au cours de cet exposé. Rien, en tout cas, ne permet de croire que nous puissions bénéficier des acquis d'un savoir cumulatif. Qu'appelle-t-on pouvoir ? Question préalable, semble-t-il. Mais, pour répondre, il faudrait énoncer un critère qui permette aussitôt de trancher un noeud de représentations dont chacune porte la marque d'une expérience collective. Si l'on veut bien admettre que le pouvoir ne peut se réduire à la domination, à la puissance, au commandement ou à l'autorité, ce n'est pas toutefois sans raison qu'on en reconnaît le signe, soit à la capacité de décider des affaires publiques, soit à celle de disposer des moyens de coercition, soit à celle de commander, soit à celle d'incarner ou de représenter quelque puissance au-dessus des hommes ou bien d'en participer, soit à celle de posséder un savoir-faire qui échappe à l'intelligence commune. Bref, il peut être associé à l'image du prince, du gouvernant, du guerrier, du prêtre ou du magicien. Dans tous les cas, le caractère du pouvoir est lié à celui de l'obéissance, et l'obéissance elle-même implique un certain mode de croyance. D'une domination établie par la force on peut même se demander, comme nous y invitait La Boétie, si elle a jamais pu s'entretenir durablement sans bénéficier d'une "" servitude volontaire "". "
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Affiche du document Colonisation, décolonisation, postcolonialisme

Colonisation, décolonisation, postcolonialisme

Elikia M'BOKOLO

1h27min46

  • Science politique
  • Généralités
  • Histoire générale de l'Afrique
A trois mots, trois concepts et toute une série de pratiques qu'ils désignent, approuvées bruyamment par les uns, rejetées avec force par les autres. A eux trois, ces mots pourraient à première vue résumer toute l'histoire de l'Afrique au XXème siècle, en même temps qu'ils semblent vouloir baliser les voies du devenir africain pour les temps à venir. A y regarder de plus près, découper le XXème siècle africain en ces trois séquences ne va pas sans problèmes.
Si cette succession semble aller de soi, c'est parce qu'on sait, par expérience et par définition, que tout empire périra. Mais, quel contenu donner à la colonisation, en termes de durée et de processus mis en oeuvre ? Jusqu'à quel point peut-on souscrire à l'idée d'innovation radicale et positive sur laquelle elle a prétendu se fonder ? Et la décolonisation, comment procède-t-elle de la colonisation ? Comment les stratégies et les tactiques élaborées " en haut " par les pouvoirs locaux et métropolitains s'articulent-elles avec les diverses luttes menées à la fois " en haut " et " en bas ", dans ce qui constitue le centre et la périphérie de formations géopolitiques complexes ? Il apparaîtra alors que la notion commode de postcolonialisme ne se réduit pas à un après-colonisation. Plus qu'une mise en ordre de faits, dont beaucoup restent controversés, on propose ici des interrogations et des réflexions sur l'un des grands malentendus du XXème siècle.
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