Documents pour «Religion»

Documents pour "Religion"
Affiche du document Islams Africains - Eloi Ficquet

Islams Africains - Eloi Ficquet

Eloi FICQUET

1h26min00

  • Généralités
Quand l’islam, dès les premiers temps de son expansion, franchit la mer Rouge, pour conquérir d’autres terres et porter ses préceptes hors d’Arabie, ce n’est pas l’Afrique en tant que vaste entité continentale, s’affirmant comme vierge de toute influence, qu’il rencontre. Depuis les rivages de l’océan Indien jusqu’à ceux de l’Atlantique, en passant par la vallée du Nil, ce sont des entités politiques régionales puissantes, communiquant depuis plusieurs siècles avec le monde gréco-romain, et où le christianisme a des implantations fortes. Riches de leurs ressources hydrauliques et agricoles, ces sociétés sont séparées par des bandes de désert contrôlées par des groupes nomades vivant du commerce interstitiel.

Porté par le véhicule linguistique et culturel arabe, l’islam va instaurer de nouvelles communications et tendre à unifier ces territoires disjoints. C’est à travers l’islam que les contours de l’Afrique commencent à se dessiner et à être insérés dans les cadres de connaissance et de partage du monde. Tout en s’adaptant aux particularismes locaux, qui lui confèrent une grande variété de formes, cette religion conserve un socle de valeurs et de pratiques communes. Chacun de ses adeptes dispose d’un équipement moral lui permettant de (et l’incitant à) sortir des limites de sa localité pour circuler dans un espace ouvert dont il devient bâtisseur. Jusqu’à nos jours, cet espace musulman transfrontalier et transcontinental n’a cessé de s’élargir vers l’intérieur du continent : 45% des Africains seraient aujourd’hui de confession musulmane, représentant un quart des musulmans dans le monde. Bien établis sur toutes les franges du Sahara et sur les côtes orientales, leur influence diminue graduellement en Afrique forestière et en Afrique australe, n’excluant pas des implantations localisées, notamment urbaines, qui peuvent être très actives.

Sur la longue durée, les acteurs musulmans de l’histoire africaine ont particulièrement contribué à faire évoluer les logiques internes de leurs sociétés en fonction des contraintes et des opportunités externes, pour le meilleur et pour le pire. Leur prise d’intérêt a été non négligeable dans mise en place de l’exploitation des ressources africaines, ainsi que dans le fonctionnement de certains commerces d’esclaves. L’islam a aussi été un facteur de rassemblement structurant des résistances contre la colonisation européenne. Aujourd’hui les circuits économiques, les relais d’information et les modèles politiques liés aux cultures religieuses musulmanes agissent par des déterminations multiples dans les choix faits par de nombreuses sociétés africaines face aux enjeux contemporains.
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Affiche du document La charia et les transformations du droit dans le monde musulman - Jean-Philippe Bras

La charia et les transformations du droit dans le monde musulman - Jean-Philippe Bras

Jean-Philippe BRAS

1h18min00

  • Généralités
Composante essentielle de l’Islam et de l’identité islamique, le droit musulman tire ses fondements du Coran et des hadiths rapportant les dits et actions du Prophète. Droit tributaire de la révélation, il s’appuie sur un corpus de textes de référence, et valorise la tradition (sunna du Prophète) dans les pratiques juridiques. Il en résulte une représentation statique, immuable et unifiée du droit musulman, autour de la notion de charia, un discours récurrent et « purificateur » du retour aux sources, que l’on retrouve dans une part de la rhétorique islamiste mais aussi dans une certaine vision occidentale de l’Islam. Cependant, de manière contrastée, le droit musulman a toujours été travaillé par des processus adaptatifs, dans l’espace et dans le temps. Ce sont ces processus que l’on analysera dans le cadre de cette conférence. Les écoles juridiques, dans lesquelles domine la figure du jurisconsulte, sont un premier exemple d’un pluralisme précoce, exprimant une certaine localisation du droit musulman, et une flexibilité remarquable, que l’on retrouve dans certains instruments juridiques spécifiques, comme les fondations pieuses. Il est également apte à exercer une fonction compensatoire, en produisant des règles là où les textes sacrés sont silencieux, notamment dans le champ du droit public. Cette capacité adaptative trouve encore à s’illustrer dans les débats sur les grandes réformes sociétales entreprises dans le monde musulman contemporain, même si le registre fixiste du droit est toujours très présent.
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Affiche du document Regards européens sur l’Islam (19e – 20e siècle) - François Pouillon

Regards européens sur l’Islam (19e – 20e siècle) - François Pouillon

François POUILLON

56min00

  • Généralités
Il est possible de parler de regards européens sur l’islam comme du développement, en Occident, d’une curiosité, puis d’une connaissance articulée qui, progressant avec le temps, a conduit à une meilleure compréhension de civilisations lointaines - et, pensait-on un peu, à un rapprochement entre les peuples. La vigoureuse récusation lancée par Edward Saïd dans son Orentalism (1978), qui analyse cette connaissance comme un instrument de domination, dans le cadre d’un projet colonial, invite à une remise en question.

Nous souhaitons le faire, sans suivre la thèse d’Ed. Saïd cependant, mais en montrant que les termes mêmes de la réflexion - l’opposition entre un observateur et un « objet » observé - ne vont pas de soi. À partir d’une large enquête conduite dans le cadre de l’élaboration d’un Dictionnaire historique et critique des orientalistes de langue française (pour paraître chez Karthala), nous voulons rétablir un peu la réalité des processus de connaissance (et de domination), et montrer qu’il y a une inextricable imbrication entre observateurs et observés.

Les représentations ne se construisent pas de façon unilatérale, comme dans un rêve, mais dans une relation où des discours tenus, des images produites, des choses alternativement exhibées ou cachée, conduisent à l’affirmation d’une identité collective, à la construction d’un patrimoine, aux rapports réfléchis entre une tradition locale et une modernité mondialisée. Même s’ils se présentent sous la forme d’essences intemporelles, occultant les processus anthropologiques dont ils sont les produits transitoires (hier comme objet d’uns science irénique, aujourd’hui inscrits dans un « choc des civilisations »), les objets sociaux et leurs images sont des formations réactives et rétrospectives terriblement inscrits dans l’histoire, et la dénonciation de certains « regards européens » occupe désormais une part importante dans leur construction.
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Affiche du document Le jihad - Makrâm Abbes

Le jihad - Makrâm Abbes

Makram ABBES

1h21min00

  • Généralités
Depuis l’avènement du 11 septembre, d'abord en tant que donnée historique fondamentale qui a bouleversé les relations internationales, ensuite, et surtout, en tant que concept qui a permis d’isoler certains éléments du réel et de fournir une grille de lecture pour tout ce qui touche à la guerre, à l’ennemi, aux problèmes du droit et de la sécurité, l’islam s’est trouvé au centre des débats induits par ce grand tournant du début du XXIème siècle. Le concept du 11 septembre a initié une nouvelle figure de l’ennemi (le jihadiste) qui n’a rien à voir avec celles de l'ennemi classique représenté par un Etat, et respectueux, peu ou prou, de ce que les doctrines classiques de la guerre appelaient "la guerre régulière" ou "la guerre en forme", celle qui obéit à des codes, à certaines lois faisant une large place au droit ou à la morale. Visiblement, cet ennemi ne respecte aucun code, aucune loi puisqu'il situe le combat non pas entre des entités politiques et juridiques bien déterminées, mais plutôt entre, d'un côté, des groupes agissant au nom de l’islam, et, de l'autre, des cibles potentielles non identifiables pouvant varier d’un pays à l’autre. En raison de la naissance de cette figure d’un ennemi insaisissable, se réclamant d’une doctrine terrifiante et monstrueuse, fondée sur la barbarisation de l’Autre, qu’il soit arabo-musulman ou occidental, les discours portant sur la conception de la guerre en islam ont eu tendance, récemment, à accréditer l'idée d'un islam foncièrement belliciste et guerrier, dans lequel l'ennemi est forcément ontologisé et prédéfini. Certaines lectures qui se veulent savantes et académiques font même de l’islam une exception sur le plan militaire, puisqu’il serait le seul à prôner la doctrine de la guerre fondée sur la violence aveugle et la conversion forcée, une guerre totale et pérenne qui doit continuer, au nom d'un horizon théologique macabre, jusqu'à la fin des temps. Ainsi, pour l'un des auteurs représentatifs de ce type de lectures, l'islam serait passé par deux phases : celle, dans un premier temps, du
jihâd en tant que combat meurtrier où il a cherché à soumettre les autres peuples par la violence, et celle, dans un deuxième temps, après l’épuisement de ses forces militaires, d'un
jihâd plus méritoire, le combat contre soi-même. «Malheureusement, dit l'auteur, il s’avère que [l'islam] est toujours miné par la violence extrême (terrorisme, assassinat et suicides), et l’on s’interroge légitimement pour savoir si elle n’a pas quelque base dans sa culture. » La naissance de cette figure du
jihâdiste, associée à celle du musulman conquérant du VIIème siècle serait ainsi le socle de cette représentation d’un islam qui a toujours mobilisé les mêmes raisons (la croyance) pour faire la guerre et dans lequel la théologie est à la fois le moteur et le
télos du politique. Le seul changement, d'après ces lectures, c'est que du combattant tellurique qui a sillonné les terres au nom de Dieu au VIIème siècle, on est passé au combattant aérien qui fend les airs à l'aube du XXIème siècle. Mais la nature du combat, ainsi que la conception et la représentation de la l'activité guerrière sont et seront toujours les mêmes.
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Affiche du document Salafismes au 20ème siècle - Dominique Thomas

Salafismes au 20ème siècle - Dominique Thomas

Dominique Thomas

1h38min00

  • Généralités
Notre approche dans cette communication consiste dans un premier temps à déterminer les nouveaux labels et référents idéologiques de ce qu’il convient de nommer aujourd’hui le courant salafiste et sa branche djihadiste, dans le but d’appréhender les évolutions politiques et doctrinales de l’idéologie de l’islam politique de ces dernières décennies.

Dans une seconde partie, nous présenterons les grandes évolutions de la mouvance, ses aspects particuliers sur les différents territoires dans lesquels elle a pu prendre souche. L’objectif est de voir comment la doctrine salafiste, qui vise à redonner une lecture dite puriste des textes, se décline sur différents territoires et parvient à cohabiter avec d’autres courants du champ religieux. A côté d’un salafisme traditionnelle, à la fois piétiste et revivaliste, est apparu une autre forme de salafisme, plus politique et qui s’est inscrit dans un esprit de rupture voire de confrontation violente. Quel est le particularisme de ce courant hybride. Depuis le11 septembre 2001, la majorité des actions armées perpétrées au nom de l’islamisme radical ont été commises par des activistes se réclamant de ce corpus idéologique et utilisant des labels politiques et organisationnels nouveaux dans le champ du djihad, tels que ceux de « tawhîd » ou de « takfîr ». L’apparition de ces référents idéologiques, notamment de l’action armée, remonte à peu près à la fin de la guerre en Afghanistan en 1989. Si, à l’instar des mouvements islamistes radicaux antérieurs, le salafisme djihadiste appelle à un retour à la communauté originelle de l’islam et à l’instauration du califat, il ne vise plus seulement à renverser les régimes en place dans le monde arabe, mais proclame la rupture avec l’Etat-nation et toutes les institutions qui le structurent.
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Affiche du document Islam d’Extrême Orient - Andrée Feillard

Islam d’Extrême Orient - Andrée Feillard

Andrée FEILLARD

01min11

  • Généralités
Les communautés musulmanes d’Extrême-Orient, qui totalisent plus de 232 millions d’individus au sein de onze pays, ont parfois reçu une moindre attention, leur pratique de l’islam étant considérée comme syncrétique, voire « abâtardie ». Ce préjugé est sans doute dû à leur éloignement géographique des lieux saints de l’islam, mais aussi à l’hétérogénéité de leurs coutumes : l’Indonésie à elle seule compte entre 650 et 700 langues locales, un pays où pourtant 189 millions de personnes professent l’islam, soit 81% des musulmans d’Extrême-Orient, le premier pays musulman du monde par sa population. Ce désintérêt est dû en partie à la barrière de la langue, le malais continuant de dominer dans les milieux religieux comme l’ourdou dans le sous-continent indien. Si le monde malais n’a pas donné à l’islam de grands maîtres à penser comme Al Afghani, Ali Shariati, ou encore Maududi, ses intellectuels n’ont cessé d’absorber les courants de pensée mondiaux et de générer un foisonnement d’idées, qui ont par la suite imprégné des générations de jeunes musulmans.

Le processus de démocratisation depuis la chute du président Soeharto en 1998 a placé l’Indonésie dans une situation inédite où l’islamisme a été intégré dans le nouveau système politique. Cette expérience mérite une attention particulière, autant que les attentats de Bali en octobre 2002, qui ont révélé l’existence de réseaux djihadistes internationaux. L’islam mondialisé pose indéniablement sa marque à des degrés divers sur l’Extrême-Orient : l’usage d’internet et la multiplication de traductions de l’arabe vers l’indonésien ont amplifié les influences étrangères. Les équilibres interconfessionnels qui caractérisaient jadis cette partie du monde sont remis en cause, posant un défi aux compromis institutionnels établis dans les années 1940-1950, en Indonésie comme en Malaisie.

Au sud des Philippines, en Birmanie, en Thaïlande et en Chine, on constate une longue adaptation de l’islam en situation minoritaire, où les mouvements d’insurrection ou de dissidence s’inscrivent souvent dans des revendications liées à des contextes locaux.
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